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Source : www.bahai-biblio.org
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Aspects de la culture Africaine traditionnelle
Extraits de lettres écrites par la Maison Universelle de Justice ou en son nom précédés de brèves notes de synthèse par le Département de la recherche de la Maison Universelle de Justice.
Maison d'Editions Fadá'il - BP 12858 Niamey-Niger - édition 1999
Table des Matières
1. Le continent africain -- Défis et possibilités
2. Transformer les pratiques sociales prédominantes
2.1 Favoriser la diversité culturelle
2.2 Orienter la transformation sociale
3. Eliminer les préjugés tribaux
4. Directives concernant certains aspects de culture africaine traditionnelle
4.1 Danse et musique
4.2 Consommation de l'alcool
4.3 Chasse
4.4 Rites d'initiation et mutilation génitale des filles
4.5 Forces surnaturelles, esprits malins, sorcellerie et autres pratiques
4.6 Formes traditionnelles de guérison et guérisseurs traditionnels
4.7 Chefs de tribu et chefs coutumiers
4.8 Le statut de la femme
1. Le continent africain -- Défis et possibilités
Les lettres de la Maison universelle de justice citées ci-après décrivent les défis et les perspectives auxquels le continent africain est confronté en ces dernières années du vingtième siècle. Parmi les difficultés affectant la vie en Afrique, la Maison universelle de justice énumère les problèmes suivants : conflits ethniques, dissensions politiques, détresses économiques, bouleversements sociaux et souffrance humaine intense. Elle exprime aussi sa confiance en la capacité de la communauté bahá'ie d'Afrique à remporter de grandes victoires pour la cause de Bahá'u'lláh. Pour y arriver, les bahá'is et les institutions bahá'ies sont appelés à éviter de se mêler de politique partisane, à éliminer les préjugés tribaux, à promouvoir l'éducation et, en général, à utiliser les enseignements de la Foi comme base de transformation de ces aspects de la vie tribale et familiale qui ne sont pas en accord avec le Livre de Dieu.
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Pendant de longs siècles, le continent africain, ou plutôt cette grande partie située au sud du Sahara, est resté relativement isolé du reste du monde. Il ne fut pas concerné et fut à peine touché par les conflits grandissants des nations du Nord et de l'Est. Aujourd'hui, alors qu'ils se placent de plus en plus au centre des intérêts internationaux, les peuples africains, que Bahá'u'lláh comparait à la pupille noire de l'oeil par où "la lumière de l'esprit resplendit" sont emportés par les passions impétueuses d'une indépendance nouvellement acquise et déchirés par les conflits entre forces politiques d'intérêts divergents. Leur vision est obscurcie par le brouillard du matérialisme et par la poussière des passions nationalistes et des rivalités tribales ancestrales.
Au coeur de la tempête et des tensions des luttes d'intérêts égoïstes qui font rage autour d'eux, se trouvent les disciples du Plus Grand Nom, leur regard attiré par le soleil levant de la sainte cause de Dieu, leurs coeurs soudés par un lien d'unité véritable avec tous les enfants des hommes, leur voix s'élevant en un chant de louange universel à la Gloire de Dieu et à l'unité de l'humanité, appelant leurs semblables à oublier leurs différences et à y renoncer, et à se joindre à eux dans l'obéissance et le service au saint commandement de Dieu en ce jour. L'armée de la cause, qui avance sur l'ordre du Seigneur pour acquérir le coeur des hommes, ne connaîtra jamais la défaite, mais la vitesse de son avancée peut être ralentie par l'ignorance de ces défenseurs et un manque de sagesse de leur part. Nous vous adressons cette lettre pour aider à clarifier des points qui, par le passé, ont obscurci la vue de quelques-uns des croyants et leur ont fait commettre des erreurs de jugement qui ont retardé le progrès de la Foi dans leur pays. Un de ces points, et de loin le plus important, est le manque de compréhension des implications du principe bahá'i de non - ingérence dans les affaires politiques...
Ce principe de non - ingérence dans les affaires politiques, qui doit gouverner les actes et les paroles des bahá'is de tout pays, est si vital que Shoghi Effendi a écrit que "Ni les accusations que des gens mal informés ou mal intentionnés peuvent être amenés à porter contre eux, ni l'attrait des honneurs et des récompenses" n'inciteraient jamais les vrais croyants à dévier de cette voie et que leurs paroles et leur conduite doivent proclamer le fait que les disciples de Bahá'u'lláh "ne sont ni poussés par une quelconque ambition égoïste, ni assoiffés de pouvoirs, et qu'ils ne se soucient pas des vagues d'impopularité, de méfiance ou de critique qu'une stricte adhésion à leurs normes pourrait provoquer."
"Aussi difficile et délicate que soit notre tâche, poursuit-il, le pouvoir fortifiant de Bahá'u'lláh et de sa divine direction nous assistera assurément si nous suivons fermement son chemin et si nous nous efforçons de maintenir l'intégrité de ses lois. La lumière de sa grâce rédemptrice, qu'aucune puissance terrestre ne peut obscurcir si nous persévérons, illuminera notre route tandis que nous naviguons parmi les écueils et les pièges d'un âge troublé, et nous permettra d'accomplir nos devoirs d'une manière qui contribue à la gloire et à l'honneur de son nom béni."
Le deuxième point qui cause actuellement des difficultés aux amis africains est la question du tribalisme. En tant que bahá'i, ils sont convaincus que l'unité de l'humanité est une et qu'elle doit être considérée comme une seule entité. Cependant, en tant que membres de leurs tribus respectives, ils constatent que leurs frères non-bahá'is s'attendent à ce qu'ils soient d'abord loyaux envers leur tribu et même qu'ils privilégient de façon agressive ses intérêts. Ils vivent de plus dans une atmosphère qui est trop souvent empreinte de méfiance, de peur et même de haine envers les membres d'autres tribus.
L'attitude bahá'ie à adopter dans pareille situation est clairement définie dans les Ecrits. En tant que bahá'is, nous sommes attachés à nos tribus et à nos clans tout comme nous sommes attachés à nos familles et, à une plus grande échelle, à nos pays, mais nous ne laissons pas cet attachement entrer en conflit avec loyauté plus vaste envers l'humanité...
Les principes dans les Ecrits sont clairs, mais c'est souvent quand on les met en application que les questions surgissent. Dans tous les cas où la ligne d'action appropriée n'est pas claire, les croyants doivent consulter leur Assemblée spirituelle nationale qui usera de discernement pour conseiller aux amis la meilleure conduite à adopter.
( Le 8 Février 1970, de la Maison universelle de justice à des Assemblées spirituelles nationales en Afrique)
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Parmi les maux les plus graves qui affligent aujourd'hui la race humaine, beaucoup apparaissent sous une forme aiguë sur le continent africain. Les préjugés raciaux, tribaux et religieux, la désunion des nations, le fléau des factions politiques, la pauvreté et le manque d'éducation en sont des exemples évidents. Les bahá'is ont un grand rôle à jouer - plus grand qu'ils ne le pensent peut-être - dans la guérison de ces maux et dans l'atténuation de leurs pires effets. Par leur unité radieuse, leurs visages "lumineux et rayonnants", leur discipline personnelle pour respecter avec zèle toutes les exigences de la loi bahá'ie, leur non - ingérence dans la politique, et par leur étude constante et leur proclamation du grand message, ils hâteront la venue de ce jour glorieux où tous les hommes reconnaîtront leur véritable fraternité et baigneront dans le soleil de l'amour et de la grâce de Dieu.
Les dons naturels des croyants africains et leurs actions présentes démontrent amplement qu'ils sont tout à fait capables d'assumer pleinement leur rôle dans la construction du royaume de Dieu sur terre. Le fait qu'il y ait une Main de la Cause de Dieu africaine, engagée en ce moment même dans un voyage d'enseignement remarquable et triomphale à travers la planète, des Conseillers africains, des auxiliaires, des administrateurs locaux et nationaux et une armée toujours plus grande de croyants atteste de la vigueur de ce continent hautement béni et de son immense capacité à servir son Seigneur en ce jour extraordinaire de son avènement. Nos coeurs languissent de voir les croyants africains, tant aimés par le Gardien de la Foi, se mobiliser pour relever le défi qui leur fait face et mériter la gratitude et le soutien de toute l'humanité pour leurs actes de dévouement et d'abnégation.
(Janvier 1971, de la Maison universelle de justice aux participants à la conférence de Monrovia.)
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Manifestement, donc, l'Afrique est prête à remporter une victoire pour la Cause qui réaffirmera sa position aux premiers rangs de notre communauté mondiale. L'heure est critique, et il vous faut agir rapidement pour réaliser cette perspective. Nous exhortons donc nos soeurs et frères africains à faire immédiatement le compte de leurs forces, de leurs besoins et de leurs possibilités, puis à se résoudre à transformer le défi que posent ces conditions en moyen de succès. Vous concentrerez nécessairement votre attention sur différents plans et programmes d'activités pour pouvoir progresser vers de nouvelles étapes de l'entrée en troupes, mais simultanément certains besoins sous-jacents demanderont de votre part une vigilance et des efforts particuliers. Il s'agit de l'élimination des préjugés tribaux, de la transformation des pratiques sociales prédominantes et du développement de l'éducation.
Les conflits tribaux constituent l'un des problèmes les plus urgents qui se posent à l'Afrique. Chaque fidèle disciple de Bahá'u'lláh doit résoudre dans son coeur ce problème, qui doit être aussi résolument surmonté par la volonté collective de chaque communauté bahá'ie locale et nationale. En effet, comment les amants de la Beauté bénie peuvent-ils laisser les rivalités et les préjugés tribaux avoir cours parmi eux quand Il a fait de l'unité le principe et le but essentiel de sa foi ?
La vie africaine se distingue essentiellement par les modèles de comportement qui ont cours au sein de la tribu et en particulier au sein de la famille. La vie urbaine menace de plus en plus de détruire les qualités positives de tels modèles. Comme le changement est inévitable si toute société africaine doit progresser, un défi principal pour les bahá'is est de préserver et d'améliorer ces aspects sains des coutumes tribales et familiales qui sont en accord avec les enseignements bahá'is et d'éliminer ceux qui ne le sont pas. Un tel défi est à relever en comprenant que le Livre de Dieu est le critère par lequel se mesure toutes formes de comportement. S'il est nécessaire d'agir avec détermination, il faut bien entendu faire preuve également de sagesse, de tact et de patience.
Que l'on comprenne bien aussi que les africains ne sont pas les seuls à devoir lutter pour changer certaines pratiques séculaires. Partout, les gens ont des coutumes qu'il leur faut abandonner afin de préparer la voie que leurs sociétés doivent suivre pour accéder à cette nouvelle civilisation glorieuse qui doit être le fruit de la prodigieuse révélation de Bahá'u'lláh. En fait, il ne se trouve aucune société sur terre, dont les pratiques reflètent convenablement les principes de sa Cause. Ses propres paroles porteuses de vérité clarifient la question : "Nos appels et notre message n'ont jamais été destinés au bénéfice exclusif de tel pays ou de tel peuple. C'est toute l'humanité qui doit adhérer fermement à ce qui lui a été révélé et octroyé. Alors, et alors seulement, elle atteindra à la vraie liberté. Toute la terre est illuminée de la gloire resplendissante de la révélation divine".
La sérieuse insuffisance de plans et de programmes pour éduquer le peuple de l'Afrique pose un défi particulier aux disciples de Bahá'u'lláh sur ce continent, car Il a insisté sur l'importance de l'éducation pour tous ; et il faudrait que les gens apprennent au moins à lire et à écrire. L'éducation dont parle Bahá'u'lláh comprend des aspects à la fois spirituels et matériels. Le manque d'une telle éducation affecte la capacité des gens à accomplir un véritable progrès...Etroitement lié à ce souci est le principe de l'égalité des hommes et des femmes, enseigné par Bahá'u'lláh...La communauté bahá'ie n'est pas complètement équipée pour entreprendre ce que les autorités responsables ont négligé de faire pour assurer l'éducation des gens; toutefois, nous exhortons les institutions bahá'ies à tous les niveaux à accorder leur attention à ces besoins critiques, dans la mesure où la situation le permet...
Chers amis, nous sommes profondément conscients des difficultés écrasantes qui affligent la vie en Afrique : les conditions qui ont provoqué une marée de réfugiés sur le continent, les horreurs engendrées par les conflits ethniques, les troubles politiques, la détresse économique, les grands problèmes de malnutrition et de maladies, les épouvantables désastres naturels. Mais, aussi paradoxal que cela puisse sembler, il y a dans ces difficultés les possibilités même de votre succès. Votre capacité à tenir bon et à aller de l'avant est renforcé par l'assurance qu'a donnée le divin Médecin, qui a prévu toutes ces conditions et prescrit un remède sûr. Ses ordonnances ont été placées entre vos mains.
Par conséquent, nous vous rappelons les nobles ambitions que le bien-aimé Gardien avait pour vous, le peuple d'un continent qui "a une contribution importante à faire au progrès de la civilisation mondiale." Puissent de tels souvenirs résonner à nouveau dans vos coeurs, raviver votre volonté d'accomplir l'objectif majeur du Plan actuel et donner à vos actions une cadence semblable au rythme urgent des tambours qui vibrent à travers les vastes étendues de votre terre extrêmement puissante.
(Ridvan 1996, de la Maison universelle de justice aux bahá'is d'Afrique; traduction de courtoisie révisée)
2.Transformer les pratiques sociales prédominantes
2.1 Favoriser la diversité culturelle
Les extraits suivants, tirés de lettres écrites de la part de la Maison universelle de justice, affirment que le principe fondamental de l'unité de l'humanité et l'objectif de promouvoir l'unité dans la diversité sont à la base de l'approche bahá'ie concernant les peuples indigènes. Les bahá'is sont encouragés à préserver les identités et les pratiques culturelles dont ils ont hérité tant que les activités qui y sont associées ne vont pas à l'encontre des principes de la Foi. Deux extrêmes doivent être évitées : d'une part, rompre inutilement avec les pratiques culturelles anodines et d'autres part, poursuivre des pratiques de traditions religieuses antérieures qui ont été abrogées, et ce faisant porter préjudices à l'indépendance de la foi bahá'ie. Une culture typiquement bahá'ie accueillera une diversité infinie en ce qui concerne les caractéristiques secondaires, mais elle soutiendra aussi fermement l'unité en ce qui concerne les principes fondamentaux.
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Il est évident qu'il faut encourager les bahá'is à préserver leur héritage culturel tant que les activités qui y sont associées ne sont pas en contradiction avec les principes de la Foi. La perpétuation de ces caractéristiques culturelles est une expression de l'unité dans la diversité. Bien que la plupart de ces festivités trouvent sans doute leur origine dans les rituels religieux d'autrefois, il ne faut pas dissuader les croyants de participer à celles dont la signification religieuse a fait place, au cours du temps, à des pratiques de nature purement culturelle.
Naw-Rúz, par exemple, était à l'origine une fête religieuse zoroastrienne, mais petit à petit sa connotation zoroastrienne a presque disparu. Même après leur conversion à l'islam, les Iraniens continuent de l'observer comme fête nationale. A présent, Naw-Rúz est devenu un jour saint bahá'i, que l'on observe partout dans le monde, mais en plus de la célébration bahá'ie, beaucoup d'Iraniens bahá'is continuent de pratiquer leurs traditions culturelles ancestrales rattachées à cette fête. De même, dans tous les coins du monde, on trouve un certain nombre de coutumes nationales qui ont des connotations culturelles plutôt que religieuses.
Dans leur décision de participer ou non à de telles activités traditionnelles, les bahá'is doivent éviter deux extrêmes. L'un est de se désolidariser inutilement de pratiques culturelles innocentes tout en se coupant alors de leurs familles et de leurs amis non-bahá'is; l'autre consiste à poursuivre des pratiques abrogées issues de traditions religieuses antérieures, sapant alors l'indépendance de la foi bahá'ie et créant des distinctions inadmissibles entre leurs amis bahá'is et eux-mêmes. A ce propos, il y a une différence entre ce que les bahá'is font entre eux et ce qu'ils font en compagnie de leurs amis et de leurs relations non-bahá'ies. La directive suivante apparaît par exemple dans une lettre écrite de la part du Gardien : "En ce qui concerne la célébration des fêtes chrétiennes par les croyants : il est certainement préférable et même fortement recommandé que les amis cessent de fêter Noël et le nouvel an, et aient à la place leurs réunions de fête pendant les jours intercalaires et à Naw-Rúz".
De plus, il n'y a aucune objection à ce que les bahá'is assistent à la cérémonie de mariage de leurs amis et de leurs connaissances, ou qu'ils prennent part aux festivités habituellement associées à ces événements, à condition qu'en ce faisant, ils ne contreviennent pas à la loi bahá'ie. Si, par exemple, ces activités incluent la consommation de boissons alcoolisées, les bahá'is seraient obligés de s'en abstenir.
Il existe des cérémonies religieuses fermées, auxquelles les bahá'is ne doivent pas participer afin de sauvegarder l'indépendance de la Foi. A ce propos, le bien-aimé Gardien a donné les conseils suivants à un croyant : "En ces jours, il faudrait que les amis, autant que possible, démontrent par leurs actes l'indépendance de la sainte foi de Dieu et son affranchissement des coutumes, des rituels et des pratiques d'un passé discrédité et aboli." Dans le respect de ce principe, la Maison universelle de justice conseille aux bahá'is de maintenir un équilibre entre d'une part leur adhésion à la Cause et leur obéissance à ses lois et de l'autre, leur rôle dans la société.
Comme vous le savez, une personne qui devient bahá'ie acquiert une loyauté plus grande envers les Manifestations de Dieu. Ayant trouvé ce nouveau mode de vie, elle devrait veiller à ne pas s'isoler de sa famille et des siens et devrait témoigner du respect pour sa religion antérieure. Les bahá'is devraient bien sûr éviter d'accomplir des actes qui pourraient laisser supposer qu'ils appartiennent à une autre religion ou qui sont contraires aux principes bahá'is. Une nette distinction est faite entre participer à des fêtes ou à des manifestations culturelles et prendre part à la célébration de cérémonies et de rituels religieux.
Il faut aussi garder à l'esprit que l'abandon par les bahá'is de coutumes et de traditions implantées depuis des siècles dans leurs communautés prendra du temps et que ce sera un processus graduel. Par conséquent, si l'Assemblée spirituelle nationale doit éviter la rigidité en de telles matières, elle ne doit pas non plus faire de compromis lorsque les intérêts de la Foi, son intégrité et son indépendance sont en jeu.
(Le 26 mai 1982, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un Assemblée spirituelle nationale)
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D'innombrables passages de la révélation de Bahá'u'lláh montrent à l'évidence que son message est destiné à l'humanité tout entière et que chaque nation, chaque race de la communauté humaine devraient voir en lui une manifestation de Dieu dont les enseignements ont pour but de les élever et de les rendre heureux. Il a écrit ceci : "Nos appels et notre message n'ont jamais été destinés au bénéfice exclusif de tel pays ou de tel peuple." Les peuples minoritaires qui ont subi l'oppression et la domination pourraient bien réfléchir aux paroles de Bahá'u'lláh lorsqu'il dit : "Celui qui est la Beauté ancienne s'est laissé chargé de chaînes pour que l'humanité soit libérée de son esclavage, et Il a accepté d'être emprisonné dans cette puissante forteresse pour que le monde entier parvienne à la vraie liberté." La communauté bahá'ie devrait considérer que Bahá'u'lláh lui a donné la mission de répandre son message à l'humanité tout entière, obéissant ainsi à son injonction : "proclame la Cause de ton Seigneur devant tous ceux qui sont sur la terre et dans les cieux."...
Votre lettre pose le problème de la diversité culturelle à l'intérieur de la communauté bahá´íe. La Foi cherche à maintenir la diversité culturelle en promouvant l'unité de tous les peuples. De fait, une telle diversité enrichit le tissu de la vie humaine dans une société mondiale pacifique. La Maison de Justice soutient l'idée que dans chaque pays les traditions culturelles des peuples soient observées parmi les bahá´ís tant qu'elles ne sont pas contraires aux enseignements. L'attitude générale de la Foi envers les pratiques traditionnelles des divers peuples est exprimée par la déclaration suivante de Shoghi Effendi, publiée dans "The World Order of Bahá'u'lláh", U.S:1982, pages 41-42.
Qu'il n'y ait aucun doute quant à l'objectif de la loi universelle de Bahá'u'lláh... Elle n'ignore ni ne tente de supprimer la diversité des origines ethniques, de climat, d'histoire, de langue et de tradition, de pensée et de coutume, qui différencient les peuples et les nations du monde... Son slogan est l'unité dans la diversité telle que 'Abdu'l-Bahá l'a lui-même expliqué :
"Considérez les fleurs d'un jardin... La diversité des couleurs et des formes enrichit le jardin, l'embellit et rehausse son éclat..."
Bien sûr, bien d'éléments culturels sont inévitablement appelés à disparaître ou à fusionner avec d'autres, cependant l'ensemble réalisera la promesse de l'unité mondiale dans la diversité. Nous pouvons envisager une grande diversité culturelle dans la longue période précédant l'émergence d'une confédération mondiale des nations au moment de l'Âge d'Or du nouvel ordre mondial. Il sera nécessaire d'user de beaucoup de sagesse et de tolérance, et bien de temps devra s'écouler avant l'avènement de ce grand jour...
(Le 25 juillet 1988, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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Le principe fondamental de l'unité de l'humanité ainsi que l'objectif de promouvoir l'unité dans la diversité sont à la base de l'approche bahá'ie concernant les peuples indigènes. Leurs droits sont inséparables des droits de l'homme pour tous et la Foi bahá'ie soutient le droit des peuples indigènes à développer leur propre identité, culture et langue, et à en être fiers. On attache une grande importance à l'enseignement de la Foi aux populations indigènes d'un pays, d'autant plus qu'ils ont été si souvent négligés et opprimés par d'autres segments de la société. Dans bien des cas, leurs souffrances les ont rendus particulièrement réceptifs au message de Bahá'u'lláh.
....Une caractéristique unique de l'ordre administratif bahá'i, est la manière dont il permet à toutes les diverses composantes de la communauté bahá'ie - d'origines ethniques, raciales, culturelles et éducationnelles variées - de travailler ensemble en se soutenant mutuellement et en retirant un bénéfice spirituel. Cela contraste nettement avec l'ordre social décadent à l'extérieur de la communauté bahá'ie, où chaque segment cherche à poursuivre un chemin à part dans ses activités et son organisation tant sociales que politiques.
(25 Juillet 1995, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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...L'unité de l'humanité ne reposera pas sur une assimilation forcée mais sur la protection de la diversité culturelle. En même temps cependant, nous devrions veiller à ne pas établir par mégarde un modèle limité, comme celui parfois employé dans le discours contemporain sur le multiculturalisme. Une culture typiquement bahá'ie accueillera une diversité infinie concernant les caractéristiques secondaires, mais aussi soutiendra fermement l'unité concernant les principes fondamentaux, réussissant ainsi à établir une forte complémentarité. Ainsi, dans l'ouvrage Sélection des Ecrits d''Abdu'l-Bahá (Bruxelles : M.E.B, 1983, pages 258-259), on rencontre cette fascinante déclaration :
Quelle bénédiction ce sera lorsque, toutes, elles se rassembleront, tels des torrents, des rivières et des courants, des ruisseaux et de simples gouttes, jadis séparés, et formeront une puissante mer. Et l'unité inhérente à tous prévaudra à un tel degré que les traditions, les règles, les coutumes et les distinctions, observées dans l'existence illusoire de ces populations, seront effacées et disparaîtront comme des gouttes isolées, une fois que le grand océan d'unité bondira, se dressera et fera rouler ses vagues.
Il ne s'agit pas de minimiser les différences, ni de faire de l'unité et de la diversité une dichotomie fallacieuse, mais de garder toujours à l'esprit que la norme bahá'ie est très élevée et basée sur l'amour divin.
(le 13 février 1996, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
2.2 Orienter la transformation sociale
Dans les extraits ci-dessous, la Maison universelle de justice note que les peuples de toutes les sociétés ont des coutumes qui demandent à être modifiées et, qu'avec le temps, de nombreuses pratiques culturelles existantes disparaîtront très probablement. Les enseignements de Bahá'u'lláh constituent le divin modèle à partir duquel on décidera quels aspects d'une culture donnée sont à conserver. Dans leur tâche de guider la transformation sociale, les Assemblées spirituelles nationales doivent faire une distinction entre les aspects de la vie communautaire traditionnelle qui sont liés aux lois bahá'ies fondamentales (par exemple, la monogamie) et les questions de moindre importance dont les croyants peuvent et doivent s'extirper progressivement.
Les Assemblées ont une double responsabilité : d'une part, faire preuve de patience et de sagesse en amenant les bahá'is à se détacher de certaines coutumes et traditions très anciennes et d'autre part, éduquer les croyants et les encourager à observer les lois bahá'ies, et ainsi préserver l'intégrité des enseignements et l'indépendance de la Foi. La transformation sociale peut aussi être facilitée lorsque, dans un village, la communauté bahá'ie représente un pourcentage important de la population. Non seulement la communauté sert-elle d'exemple mais elle est aussi en mesure de prendre des initiatives pour améliorer la qualité de la vie dans le village.
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Quand les masses se réveillent et entrent dans la Foi de Dieu, un nouveau processus se déclenche et une nouvelle civilisation commence à se développer, comme en témoigne l'émergence du christianisme et de l'islam. Ces masses sont constituées du commun des mortels; imprégnées de leurs traditions, elles sont néanmoins réceptives à la nouvelle parole de Dieu et lorsqu'elles la suivent vraiment, celle-ci les influence à tel point qu'elles transforment ceux qui entrent en contact avec elles.
(13 Juillet 1964, de la Maison universelle de justice à toutes les Assemblées spirituelles nationales)
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Lorsqu'une Assemblée spirituelle est confrontée à des questions impliquant un conflit possible entre les pratiques tribales et la loi bahá'ie, on devrait faire la distinction entre les aspects de la vie communautaire tribale qui sont liés aux lois fondamentales (comme la monogamie) et des questions de moindre importance dont les amis peuvent et doivent s'extirper progressivement. De plus, la Maison de justice a conseillé aux institutions de la Foi de veiller à ne pas pousser les amis à abandonner arbitrairement ces traditions locales qui sont inoffensives et qui constituent souvent les caractéristiques pittoresques des tribus et des peuples. Si un nouveau bahá'i cessait tout d'un coup de suivre les coutumes de son peuple, les gens pourraient mal comprendre la véritable nature de la Foi bahá'ie et considérer que les bahá'is s'opposent aux traditions du pays. Toutefois, les bahá'is devraient être vigilants et, avec l'aide des institutions de la Foi, éviter d'être impliqués par mégarde dans des événements qui paraissent être à première vue de nature purement culturelle ou traditionnelle, mais qui masquent en réalité des réunions à caractère politique.
Quand la communauté bahá'ie d'un village constitue un pourcentage important de la population, elle a de nombreuses occasions de montrer l'exemple et de promouvoir les moyens d'améliorer la qualité de la vie dans le village. Parmi les initiatives qu'elle pourrait prendre, il y a les mesures pour favoriser l'éducation des enfants, l'alphabétisation des adultes et la formation des femmes pour qu'elles assument mieux leurs responsabilités de mères et jouent un rôle plus important dans la vie sociale et administrative du village. Elle peut aussi encourager les villageois à se réunir pour des prières, peut-être tôt le matin, sans tenir compte des diversités de croyances religieuses ; soutenir les efforts qui sont faits pour améliorer l'hygiène et la santé du village, y compris assurer son approvisionnement en eau pure et maintenir la propreté du milieu, ainsi qu'éduquer les villageois sur les effets nocifs des substances narcotiques et alcoolisées. Sans doute, d'autres possibilités se présenteront d'elles-mêmes à la communauté villageoise bahá'ie et à son Assemblée spirituelle locale.
Aujourd'hui, le défi de chaque communauté bahá'ie est d'éviter de supprimer ces éléments culturels divers qui ne sont pas contraires aux enseignements, tout en établissant et en maintenant un degré d'unité si élevé que d'autres seront attirés vers la Cause de Dieu.
(25 Juillet 1988, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un couple bahá'i)
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Les questions soulevées dans votre lettre concernent les différentes cultures...et leur expression dans la communauté bahá'ie. Le but de la Foi bahá'ie est de maintenir la diversité culturelle tout en favorisant l'unité de tous les peuples. Cette diversité enrichira la vie humaine d'une société mondiale pacifique. La communauté bahá'ie devrait observer les traditions culturelles des gens qui la composent, tant que ces traditions ne sont pas en contradiction avec les enseignements bahá'is. Il doit être aussi admis que de nombreuses pratiques culturelles finiront par disparaître ou fusionneront avec des éléments d'autres sociétés qui leur sont apparentés, alors que l'évolution sociale de l'humanité se poursuivra.
L'application de ces principes requiert des Assemblées spirituelles une grande sagesse et un jugement prudent. Lorsqu'il y a un conflit entre une pratique culturelle traditionnelle et les enseignements bahá'is, l'Assemblée concernée doit décider si le problème en question est d'une importance fondamentale, auquel cas les bahá'is doivent cesser cette pratique culturelle, ou bien s'il est de moindre importance et tel qu'elle peut laisser les croyants s'en extirper progressivement sur une certaine période de temps. Une Assemblée doit aussi rechercher soigneusement et suivre une méthode qui encourage et soutienne chaque culture avec laquelle elle entre en contact, tout en prenant soin de ne pas ignorer les droits et les préférences des croyants dont le groupe culturel constitue la majorité de la communauté.
Vous êtres encouragés à entreprendre une consultation franche et totale avec les Assemblées spirituelles concernant les sujets soulevés dans votre lettre. Vous trouverez peut-être aussi utile de rechercher l'avis des Conseillers et des membres du Corps auxiliaire sur ces sujets. Pour les cas où vous seriez en désaccord avec une décision de l'Assemblée spirituelle nationale sur un sujet précis qui vous semble être d'une importance fondamentale, vous êtes libre de faire appel auprès de l'Assemblée nationale pour qu'elle reconsidère la question ou la soumettre à la Maison universelle de justice ; dans cette dernière éventualité, l'Assemblée transmettra votre appel avec ses propres commentaires. En suivant ces approches, l'unité de la communauté bahá'ie est préservée, alors qu'elle conçoit des moyens appropriés de relever les nouveaux défis que pose l'étendue grandissante de ses activités.
(7 mai 1989, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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Les bahá'is devraient être encouragés à préserver l'identité que leur donne leur héritage culturel pourvu que les activités concernées ne contreviennent pas aux principes de la Foi. Lorsque ces activités ne sont pas en accord avec les enseignements de la Foi et sont implantées depuis des siècles dans les communautés, leur abandon par les bahá'is est un processus graduel et demande du temps et de la patience. Toute mauvaise habitude héritée d'anciennes traditions culturelles est surmontée par une plus grande attraction spirituelle. A mesure que les nouveaux croyants sont de plus en plus attirés par Bahá'u'lláh et ses enseignements, ils sont plus à même de se détourner avec assurance de coutumes anciennes qui sont en désaccord avec ses enseignements.
(28 octobre 1990, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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Un moment efficace d'aider les amis...à abandonner l'usage du peyotl serait que les amis comme vous, eux-mêmes...imprégnés des enseignements de Bahá'u'lláh et déterminés à vivre en accord avec ses lois, aident leurs frères...à comprendre l'importance de se tourner de tout coeur vers la Manifestation de Dieu de ce jour et d'abandonner des pratiques qui sont en contradiction avec ces enseignements. Il est important qu'ils réalisent que Bahá'u'lláh est le Promis qui seul est capable de tracer le chemin et de garantir l'accomplissement de leur destinée ; cela implique l'adhésion à ses lois et ses ordonnances. De plus, ils doivent savoir qu'ils ne sont pas les seuls groupes à être obligés de renoncer à certaines pratiques culturelles qui ne sont pas en accord avec sa volonté. Tous les peuples sont confrontés au même défi, car on ne peut pas dire qu'il y ait un peuple qui vive en harmonie avec le dessein de Dieu pour notre époque.
Renoncer à telles pratiques ne signifie pas que tout peuple ait à abandonner tous les autres aspects de son héritage culturel. Au contraire, ce que Bahá'u'lláh a fait pour nous tous c'est nous fournir un modèle qui permet de déterminer ce qui est agréable à la vue de Dieu, nous donnant ainsi la liberté de maintenir ces éléments de diversité qui sont uniques dans nos différentes cultures. L'adoption de ce modèle divin permet à chaque peuple d'être sûr de ce qui lui est permis de conserver de son passé.
(23 juin 1995, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
3. Eliminer les préjugés tribaux
Dans les lettres ci-dessus, la Maison universelle de justice désigne les conflits tribaux comme l'un des problèmes de l'Afrique les plus urgents. Elle appelle à l'élimination des préjugés basés sur les différences tribales et met les bahá'is au défi d'établir entre eux une véritable unité, ainsi que dans leurs relations avec les autres.
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le second sujet, qui est actuellement une source de difficultés pour les amis africains, est le problème du tribalisme. En tant que bahá'is, ils sont convaincus que l'humanité est une et doit être considérée comme une entité, mais, comme membres de leur tribus respectives, leurs frères non-bahá'is s'attendent à ce qu'ils leur donnent la priorité dans leur loyauté et même qu'ils privilégient de façon agressive les intérêts de leur tribu. De plus, leur vie se passe trop souvent dans une atmosphère de méfiance, de crainte et même de haine vis-à-vis des membres d'autres tribus.
Dans une situation semblable, l'attitude bahá'ie est clairement exposée dans les Ecrits. Comme bahá'is nous sommes attachés à nos tribus et nos clans, tout comme à nos familles et, à une grande échelle à nos pays, mais nous ne laissons pas cet attachement entrer en conflit avec notre loyauté plus large envers l'humanité. Les disciples de la Foi, le Gardien a clairement déclaré, "n'hésiteront pas à subordonner tout intérêt particulier, fut-il personnel, régional ou national, aux intérêts supérieurs de l'ensemble de l'humanité car ils savent parfaitement que, dans un monde de nations et de peuples interdépendants, les intérêts d'une partie sont les mieux assurés par ceux de l'ensemble, et qu'aucune des parties composantes n'obtiendra de résultat durable si les intérêts généraux de l'entité elle-même sont négligés."
En élucidant davantage ce thème, il a écrit : "Qu'il n'y ait aucun doute quant au but qui anime la loi universelle de Bahá'u'lláh...Elle n'ignore pas, ni ne veut supprimer la diversité due aux origines ethniques, aux climats, à l'histoire, aux langues et aux traditions, aux manières de penser et aux coutumes qui différencient les peuples et les nations du monde. Elle en appelle à une loyauté plus large, à une aspiration plus vaste que celles qui ont jamais animé la race humaine ; elle insiste sur la nécessité de subordonner les impulsions et les intérêts nationaux aux revendications impérieuses d'un monde unifié ; elle refuse une centralisation excessive, d'une part, et rejette toute tentative d'uniformité, de l'autre. Son mot d'ordre est l'unité dans la diversité..."
Aujourd'hui, alors que les tensions tribales s'intensifient en Afrique, les amis devraient être vigilants de peur que toute trace de préjugés ou de haine, que Dieu les en préserve, ne s'insinue parmi eux. Au contraire, ils devraient s'efforcer à amener dans la Foi un pourcentage toujours plus grand de personnes issues des diverses tribus de chaque pays et, à travers l'absence totale de préjugés ainsi que l'amour que les bahá'is ont les uns pour les autres et pour leurs voisins non-bahá'is, démontrer à leurs compatriotes ce que peut faire la Parole de Dieu. Ils offriront ainsi aux chefs et aux dirigeants de leurs pays, l'exemple resplendissant d'une communauté unie, travaillant en parfaite concorde et harmonie, faisant la démonstration d'un espoir qui est réalisable et d'un modèle qui vaut la peine d'être imité.
Etablir une discrimination contre une tribu pour la simple raison qu'elle est minoritaire est une violation de l'esprit qui anime la Foi de Bahá'u'lláh. En tant que disciples de la sainte Foi de Dieu, nous avons l'obligation de protéger les justes intérêts de tout élément minoritaire au sein de la communauté bahá'ie. En fait, dans l'administration de nos affaires bahá'ies, les représentants des groupes minoritaires jouissent non seulement des mêmes droits et privilèges, mais on leur accorde même la préférence et la priorité. Les bahá'is devraient être attentifs à ne jamais s'écarter de cette noble règle, même si le cours des événements ou l'opinion publique devaient faire pression sur eux.
(8 février 1970, de la Maison universelle de justice aux Assemblées spirituelles nationales d'Afrique)
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...La communauté mondiale bahá'ie est confrontée à un défi d'une grande urgence. En lançant la croisade de dix ans, Shoghi Effendi exhorta les croyants à "porter la torche de la foi dans les régions qui sont si éloignées, si arriérées, si inhospitalières que ni la lumière du christianisme, ni celle de l'islam n'ont pu les pénétrer au cours des siècles." Un certain nombre de ces régions existent encore dans des endroits comme la Nouvelle Guinée, le coeur de l'Afrique et le bassin amazonien en Amérique du Sud. Au fur et à mesure que l'influence de la civilisation se répandra, les modes de vie séculaires des habitants de ces régions disparaîtront inévitablement, et ils seront rapidement contaminés par les idées matérialistes d'une civilisation décadente. Notre devoir impérieux est d'apporter le message de Bahá'u'lláh à ces gens tant qu'ils ont encore le coeur pur et sont réceptifs, et avec ce message, les préparer à ce nouveau monde qui fondra sur eux...
En plus des tribus dans ces régions éloignées du monde, il existe des tribus et des minorités qui, au sein d'autres cultures, vivent toujours de façon traditionnelle. Bien trop souvent ces peuples sont méprisés et ignorés par les nations au sein desquelles ils vivent, mais nous devrions aller vers eux, leur enseigner la cause de Dieu et, par leur adhésion, enrichir les communautés bahá'ies des pays où ils vivent.
(25 mai 1975, de la Maison universelle de justice à toutes les Assemblées spirituelles nationales)
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La Maison universelle de justice est profondément inquiète du fait que des malentendus semblent être apparus au sein de la communauté bahá'ie dûs à des préjugés réels ou imaginaires basés sur des différences tribales. Nous transmettons ses commentaires.
Le simple fait d'être conscient de telles différences et le ressentiment éprouvé à leur égard, sans même que soient exprimés des sentiments d'amertume à leur sujet, peuvent constituer un poison mortel, dévorant les organes vitaux d'une communauté qui est le dépositaire du message de Dieu, un message d'unicité et d'unité pour toute l'humanité. L'Assemblée spirituelle nationale doit résolument s'attaquer à ce problème, si cela n'a pas déjà été fait et, comme un père attentif et aimant, s'assurer que toute trace de mécontentement et désaffection soient effacées et que prévalent un esprit de camaraderie affectueuse et de compréhension, de tolérance et de bienveillance sincères. L'Assemblée spirituelle doit, dans une large étreinte aimante, rassembler les éléments de la communauté qui sont en conflit, les encourager à pardonner, à oublier le passé et à regarder l'avenir avec rayonnement et confiance. Si ces différences devaient persister, Dieu nous en préserve, cela entraînerait "obscurité sur obscurité" comme l'a prédit 'Abdu'l-Bahá, mais si au contraire, c'est la lumière de l'harmonie qui brille, elle attirera les confirmations de l'Assemblée céleste et alors le résultat sera force sur force et victoire après victoire.
(16 février 1989, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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Les conflits tribaux constituent l'un des problèmes les plus urgents qui se posent à l'Afrique. Chaque fidèle disciple de Bahá'u'lláh doit le résoudre dans son coeur et il doit être résolument surmonté par la volonté collective de chaque communauté bahá'ie locale et nationale. En effet, comment les amants de la Beauté bénie peuvent-ils laisser les rivalités et les préjugés tribaux avoir cours parmi eux quand Il a fait de l'unité les principes et le but essentiel de sa Foi ? La haine et l'animosité à motif tribal, tout comme celles à motif racial, détruisent l'âme humaine et entravent le développement de la société qui s'en accommode. Si, ces dernières années, à l'extérieur de la communauté bahá'ie, des personnalités influentes et des représentants des autorités ont pu se rendre compte de l'avantage pratique d'amener divers groupes ensemble vers l'unité, combien il devrait être plus facile encore pour eux qui sont pénétrés de l'esprit de nos enseignements de s'efforcer d'éliminer au sein de la fraternité bahá'ie les aspects désagréables de la division et de la désunion tribales.
Dans l'état actuel de la société, il est impératif et urgent que les bahá'is établissent une véritable unité entre eux et dans leurs rapports avec les autres, afin qu'ils soient connus de tous les africains comme un peuple nouveau. Une telle démonstration attirera les confirmations divines et renforcera grandement leur capacité à propager les enseignements avec succès.
Ridvàn 1996, de la Maison universelle de justice aux bahá'is d'Afrique, traduction de courtoisie révisée)
4. Directives concernant certains aspects de la culture africaine traditionnelle
Les extraits suivants de lettres écrites par ou au nom de la Maison universelle de justice commentent des aspects de la culture traditionnelle africaine et donnent des directives aux bahá'is africains en ce qui concerne un certain nombre de pratiques et de coutumes culturelles.
4.1 Danse et musique
La danse et la musique font parties intégrantes de la culture africaine. Ces formes d'expression culturelle sont les bienvenues dans la communauté bahá'ie. Lors événements bahá'is, les croyants et les Assemblées spirituelles sont encouragés à s'assurer que les représentations artistiques sont en harmonie avec les normes morales élevées de la cause bahá'ie et reflètent les conventions sociales et les coutumes en vigueur dans le pays en question.
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...La danse fait partie intégrante de la culture africaine, et de telles pratiques ont certainement leur place dans le contexte de la communauté bahá'ie.
(25 mars 1985, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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En ce qui concerne la question de frapper les mains pendant les chants où le Plus Grand Nom est cité, la Maison universelle de justice ne veut pas fixer des règles strictes et rigides. Clairement, de tels sujets sont secondaires et dépendent de considérations culturelles, de coutumes et de conventions sociales en vigueur dans une société donnée. Par exemple, dans certaines cultures, frapper les mains dans le contexte religieux est considéré comme choquant; dans d'autres cultures, c'est un moyen de garder le rythme d'un hymne, surtout s'il n'y a pas d'instruments de musique, et cela fait partie intégrante de l'expérience religieuse; chez d'autres peuples, frapper des mains peut constituer une démonstration de ferveur religieuse. De plus, à l'intérieur d'un pays donné, il peut avoir des différences culturelles au niveau régional.
Par conséquent, il appartient à l'Assemblée spirituelle nationale de considérer chaque cas avec soin et finesse, en fonction du milieu culturel en question et, si nécessaire, de conseiller les amis.
1er Octobre 1986, de la Maison universelle de justice au Centre international d'enseignement)
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Nous sommes d'accord que les danses traditionnelles en Afrique sont permises dans les centres bahá'is. Toutefois, il faut garde à l'esprit que de telles danses traditionnelles sont généralement un thème sous-jacent ou évoquent une histoire. Il faut prendre soin de veiller à ce que les thèmes de ces danses soient en harmonie avec les règles éthiques élevées de la Cause et ne figurent rien qui puisse éveiller de bas instincts et d'indignes passions...De plus, ...les principes bahá'is exigent la pratique de la "modération dans tout ce qui touche à l'habillement, au langage, aux divertissements, et à toutes activités artistiques et littéraires."
Pour toutes ces questions, il n'est pas sage de formuler des règles sévères et rigides pour couvrir tous les cas individuels. A chaque fois que les amis ont besoin de directives spécifiques concernant l'application des principes bahá'is, les Assemblées spirituelles devraient donner de telles directives à la lumière des conditions locales.
(12 novembre 1986, de la Maison universelle de justice au Centre international d'enseignement)
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...Les danses traditionnelles associées à l'expression d'une culture sont permises dans les centres bahá'is...
Quand aux danses chorégraphiées dont le but est de renforcer et de proclamer les principes bahá'is, si elles peuvent être exécutées d'une manière qui reflète la noblesse de ces principes et suscite les attitudes appropriées de respect ou de révérence, on ne peut faire objection aux danses qui visent à interpréter des passages des Ecrits; cependant, il est préférable que les mouvements d'une danse ne soient pas accompagnés par la lecture des textes. Le principe qui doit guider les amis dans leurs réflexions sur cette question est celui de la "modération dans tout ce qui touche à l'habillement, au langage, aux divertissements, et à toutes activités artistiques et littéraires."
(20 juin 1991, de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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La Maison universelle de justice a bien reçu votre lettre télécopiée du ...dans laquelle vous soulevez diverses questions sur l'usage de la musique et de la danse dans les centres bahá'is et nous avons été priés de vous répondre ce qui suit.
Comme vous le savez peut-être, dans de nombreux endroits du monde, certaines danses tribales et traditionnelles sont exécutées pour glorifier Dieu, et il est tout à fait acceptable qu'une prière soit interprétée sous forme de mouvement ou de danse. Toutefois, pour éviter que ces formes de prières deviennent les accompagnements habituels des prières, il est préférable qu'ils n'accompagnent pas la récitation des prières. A travers les prières révélées, nous cherchons à communier avec Dieu, elles doivent donc être offertes avec une révérence et une dignité extrêmes. Chaque bahá'i est libre de prier comme il l'entend car il n'y a pas une seule façon de prier, sauf dans le cas de ces quelques prières pour la récitation desquelles il existe des instruments précises.
Votre seconde question concerne la représentation de pièces de théâtre et de danses culturelles dans les centres bahá'is. Pour autant que les thèmes et les histoires sous-jacentes soient nobles et qu'ils soient interprétés d'une manière qui ne provoque pas de sentiments indignes, il n'existe pas d'objection à ce que des mises en scène de danses et de pièces de théâtre, dont le but est d'illustrer les principes bahá'is, se déroulent dans un centre bahá'i. Ce même principe s'appliquerait aux danses traditionnelles ou mouvements de danse associés à l'expression d'une culture. Tant qu'il est pris soin de s'assurer que les thèmes de ces danses sont en harmonie avec les normes morales élevées de la Cause et que les qualités de dignité et de grâce sont respectées, il n'y a aucune objection à leur usage.
Concernant le genre de musique qui peut être joué lors de manifestations dans les centres bahá'is, il n'y a pas de type de musique particulier que les bahá'is doivent ou ne doivent pas utiliser. A cet égard, ce qui peut le mieux guider un bahá'i, ce sont les paroles de Bahá'u'lláh dans le Plus Saint Livre, où Il déclare clairement que la musique peut être à la fois "une échelle pour vos âmes qui pourront ainsi s'élever jusqu'au royaume d'en haut" et "des ailes pour l'égoïsme et la passion" et où il nous met en garde de ne pas laisser la musique nous faire "dépasser les limites de la convenance et de la dignité" et s'assurer que la musique choisie convient à l'objectif et à la solennité de l'occasion, et ce en fonction de ce qui convient le mieux à la culture et aux coutumes du pays.
(24 mars 1997, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
4.2 La consommation d'alcool
Dans de nombreuses sociétés, la consommation d'alcool est associée à l'héritage de pratiques culturelles et de coutumes tribales, y compris certaines formes du culte des ancêtres et de rites funéraires et d'initiation. Néanmoins, les bahá'is sont encouragés à faire tout leur possible pour s'en abstenir. Il est demandé aux Assemblées spirituelles de s'assurer que tous les croyants sont clairement informés de la loi bahá'ie qui interdit de boire de l'alcool et, quand cela est nécessaire, de prendre des mesures pour conseiller, aider et avertir ceux qui violent ouvertement la loi. Si les croyants persistent dans la violation de cette loi, ils sont susceptibles d'être privés de leurs droits administratifs bahá'is.
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Le développement du travail d'enseignement en Afrique s'est toujours caractérisé par la réceptivité avec laquelle les peuples de ce vaste continent ont accepté et apprécié les vérités de la révélation de Bahá'u'lláh, par la joie émanant du coeur pur des croyants africains, reflétée dans leurs visages radieux, ainsi que par leur maturité croissante à comprendre l'importance d'adhérer aux lois et commandements bahá'is.
L'un de ces commandements est l'interdiction, clairement énoncée dans les Ecrits de Bahá'u'lláh, de consommer des boissons alcoolisées. Cela a été explicitement révélé dans son Plus Saint Livre, le Kitáb-i-Aqdas...
Selon la politique de Shoghi Effendi, suivie par la Maison universelle de justice, dans les pays où les peuples sont depuis des siècles habitués à l'usage de l'alcool, les institutions doivent, aux premiers stades du travail d'enseignement, faire preuve de patience et d'indulgence, éduquer les amis, et leur donner le temps de se défaire de cette habitude pernicieuse avant d'appliquer les sanctions. Cette éducation est un processus continu. Il est regrettable, cependant, de voir que dans certains cas, même certains croyants éminents ne se sont pas libérés de cette pratique. Certains peuvent avoir pensé à tort que des boissons légèrement alcoolisées sont permises, si elles sont consommées de façon irrégulière, et ils n'ont pas réalisé l'effet nuisible que leur exemple avait sur les autres. Il est toujours très regrettable que des bahá'is de longue date, et même des membres d'institutions nationales consomment des boissons alcoolisées, et ainsi se font du mal à eux-mêmes, ternissent la réputation de la Foi aux yeux des non-bahá'is et donnent le mauvais exemple à l'ensemble des croyants.
La Maison universelle de justice estime qu'il est primordial, pour le sain développement de la cause de Dieu dans ces communautés où les amis continuent de douter de l'importance d'obéir à cette loi, que les Assemblées spirituelles nationales s'assurent que tous les croyants en sont clairement informés. Bien entendu, les Assemblées n'ont pas à s'immiscer dans la vie des croyants mais si un bahá'i viole ouvertement la loi, on doit lui apporter des conseils, l'aider à se défaire de cette habitude, l'avertir de façon répétée des conséquences, s'il persiste à désobéir et finalement, s'il ne réagit pas positivement, le priver de ses droits administratifs.
De plus, afin de protéger les intérêts de la Foi, la Maison universelle de justice a décidé que dorénavant, tout croyant qui occupe un poste dans l'administration ou l'enseignement bahá i au niveau national et qui est vu consommant des boissons alcoolisées, doit non seulement recevoir des conseils, mais aussi être démis de ses fonctions, le temps qu'il se corrige de son défaut. S'il ne renonce pas à la boisson, il doit perdre ses droits administratifs, s'il change ses habitudes et si l'Assemblée nationale est convaincue qu'il suit la loi, il retrouvera la pleine possession de ses droits. Les postes auxquels pense la Maison universelle de justice sont ceux qu'occupent les membres des Assemblées spirituelles nationales ou de tout comité sous son égide, qu'il soit national ou régional, les bahá'is qui servent au bureau national ou dans les institutions de formation à n'importe quel niveau, ainsi que les enseignants itinérants et des pionniers qui travaillent sous la direction de l'Assemblée nationale ou de ses agences subsidiaires.
La Maison de justice espère qu'une telle mesure indiquera clairement à toute la communauté que, quelles que soient les pratiques culturelles héritées ou les coutumes tribales, chaque croyant consciencieux doit faire tout son possible pour obéir à la loi sacrée de Dieu qui interdit la consommation d'alcool. Les amis doivent prendre conscience qu'ils ne peuvent continuer à ignorer impunément certaines caractéristiques essentielles de la conduite bahá'ie. Pour tout croyant, la désobéissance continue et flagrante à cette loi conduira à envisager le retrait de ses droits de vote. Les amis doivent aussi comprendre que le refus de se soumettre à cette exigence non seulement nuira au contrevenant et fera tort à sa famille, mais aussi entravera certainement son développement spirituel et conduira et la cessation des confirmations de Bahá'u'lláh -- confirmations et bénédictions sans lesquelles sa vie finira par sombrer dans le malheur.
L'amour de Dieu se démontre le mieux non pas par des paroles mais par des actes. "Que les actes," dit Bahá'u'lláh, "soient votre parure et non les mots". En obéissant à ses lois, nous manifestons notre amour pour Lui. Il a aussi écrit : "Mon amour est ma forteresse; quiconque y pénètre est à l'abri et en sécurité, et quiconque s'en détourne s'égarera et périra sans nul doute."
La ligne directrice que Shoghi Effendi donna au début de la Croisade de dix ans, exposant la façon d'expliquer, dans les enseignements au peuple d'Afrique, la loi bahá'ie sur la nécessité de s'abstenir des boissons alcoolisées, s'applique aussi bien aujourd'hui qu'en 1953, lorsque le secrétaire du Gardien donna les conseils suivants de sa part :
Faire comprendre aux africains qui souhaitent se déclarer la nécessité de ne pas boire est une question délicate. Lorsque nous accueillons de nouveaux croyants dans la Foi, nous devons faire preuve de sagesse et de douceur et ne pas placer sur leur chemin des obstacles si nombreux qu'ils trouveront impossible d'accepter la Foi. Par contre, une fois qu'il leur est accordé de devenir membre de la communauté des disciples de Bahá'u'lláh, il faut leur faire comprendre qu'ils sont supposés vivre selon ses enseignements, et manifester les signes d'un caractère noble conformément à ses lois. Cela peut souvent se faire progressivement après la déclaration du nouveau croyant.
Les institutions de la Foi, ainsi que ceux qui sont
directement engagés dans le travail d'expansion et de consolidation, devraient donc faire tout leur possible pour, avec conscience et détermination, aider les nouveaux croyants à réaliser les conséquences graves de la désobéissance aux lois de Dieu et à apprécier les bienfaits de la croissance spirituelle à l'ombre de sa sainte cause.
(30 mars 1997, écrit de la part de la Maison universelle de justice à toutes les Assemblées spirituelles nationales d'Afrique)
4.3 La chasse
Bien que le Kitáb-i-Aqdas interdise la cruauté envers les animaux et mette en garde contre une chasse excessive, la chasse et l'usage de produits d'origine animale pour la nourriture, les vêtements et l'ameublement ne sont pas, en principe, contraires à la loi bahá'ie. La chasse doit être réglementée, mais une certaine latitude est laissée à la conscience individuelle et afin de respecter les diverses conditions dans lesquelles vivent les êtres humains. Au fur et à mesure que les lois apportées par Bahá'u'lláh seront connues et mises en pratique à travers le monde, l'humanité trouvera le juste équilibre dans son adaptation à la nature et au monde des animaux.
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On doit se rappeler que Bahá'u'lláh n'interdit pas la chasse. L'avertissement donné est contre une chasse excessive, mais ce qui constitue un excès en matière de chasse doit être à l'avenir défini par la Maison de justice. De même, les lois qui prescrivent d'éviter de manger du gibier s'il est trouvé mort dans un piège ou dans un filet ne pourront être appliquées universellement que lorsque les détails subsidiaires nécessaires à ces lois auront été définis par la Maison de justice...
A la lumière de ce qui précède, les amis vivant dans les régions telles que le....peuvent continuer de chasser comme ils le font depuis plusieurs années, dans les limites permises par les autorités civiles. Ce n'est que progressivement et lorsque les circonstances le permettront, qu'ils devront appliquer les lois de l'Aqdas à ce sujet. Ces lois seront alors élucidées et étayées par une législation supplémentaire, si cela s'avère nécessaire.
(28 mai 1984, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
Votre lettre concernant la peau de zèbre se trouvant dans l'Edifice des archives internationales, écrite lorsque vous étiez en pèlerinage, a été transmise à la Maison universelle de justice qui nous a demandé de vous donner la réponse suivante:
La Maison de justice partage tout à fait la consternation et la colère ressenties par les environnementalistes face aux ravages consternants causés dans le monde, concernant à la fois l'environnement en général et le massacre d'espèces en danger pour leur exploitation sur les marchés de luxe mondiaux. Cependant, cette conduite désastreuse n'est qu'un exemple supplémentaire d'un comportement extrême qui fait qu'une attitude acceptable devient un danger pour le monde.
On ne peut conclure, d'après la situation actuelle ou à partir des restrictions qui sont nécessaires pour vaincre les dangers présents, que l'utilisation de peaux d'animaux pour l'habillement ou l'ameublement est, par principe, contraire aux enseignements de la Foi.
Plusieurs millions d'êtres humains dépendent pour leurs moyens d'existence de la chasse ou de la domestication d'animaux et de leur utilisation à des fins alimentaires et vestimentaires...
'Abdu'l-Bahá a indiqué qu'à l'avenir, les êtres humains seront végétariens, mais s'abstenir de manger de la viande n'est pas une loi de cette dispensation. Les lois de Dieu sont adaptées aux besoins et aux possibilités de chaque âge.
les africains utilisent les peaux de zèbre depuis la nuit des temps. La présence d'une telle peau dans l'Edifice des archives internationales aident les pèlerins africains à se sentir chez eux au Centre mondial de leur foi; ce n'est pas l'indication d'une quelconque approbation du braconnage des animaux sauvages en Afrique.
(26 avril 1989, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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Il est tout à fait louable que vous vous préoccupiez de la prévention de la cruauté envers les animaux et de la modération à exercer dans leur exploitation à des fins alimentaires ou autres; cependant, à la connaissance de la Maison universelle de justice, aucun livre saint n'interdit formellement l'utilisation des animaux à des fins alimentaires et vestimentaires. Au fur et à mesure que les lois de Bahá'u'lláh seront connues et mises en pratique à travers le monde, nous pensons que l'humanité trouvera le juste équilibre dans son adaptation à la nature et au monde des animaux. Comme dans beaucoup d'autres domaines, les enseignements de Bahá'u'lláh sur cette question suivent le juste milieu : la bonté envers les animaux est certainement préconisée, le végétarisme est encouragé, la chasse est réglementée, mais une certaine latitude est laissée à la conscience individuelle et par égard pour les conditions diverses dans lesquelles vivent les être humains. Par exemple, les peuples indigènes de l'Arctique auraient bien du mal à subsister sans recourir aux produits animaux.
(20 novembre 1992, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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Vous avez tout à fait raison, dans le Kitàb-i-Aqdas Bahá'u'lláh nous met en garde contre une chasse excessive, et dans ses Ecrits ainsi que ceux de 'Abdu'l-Bahá, il nous est enjoint d'être bons envers les animaux. Il est également clair d'après les Ecrits de Shoghi Effendi et les conseils de la Maison de justice que les identités et les pratiques culturelles doivent être préservées.
(27 février 1994, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
4.4 Rites d'initiation et mutilation génitale des filles
La Foi bahá'ie n'essaie pas de supprimer la diversité culturelle. Cependant, cela ne veut pas dire qu'une future société bahá'ie doit inévitablement préserver toutes les traditions et les pratiques. Les pratiques associées aux cérémonies d'initiation qui sont en conflit avec la loi bahá'ie sont à abandonner, et les croyants sont encouragés à changer leurs anciennes habitudes et à suivre le chemin de Bahá'u'lláh. La pratique de la circoncision des filles qui fait partie des rites d'initiation de certaines tribus, est contraire à l'esprit des enseignements bahá'is. Les institutions bahá'ies ont le devoir de détourner les amis de cette pratique par un programme d'éducation continu, basé sur des principes spirituels et des informations scientifiques fiables.
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La Maison universelle de justice a examiné attentivement votre lettre du ... demandant si les bahá'is sont libres de se livrer à des pratiques traditionnelles associées aux cérémonies d'initiation de votre pays...
L'attitude générale de la Foi vis-à-vis des pratiques traditionnelles des divers peuples est exposée dans la déclaration suivante de Shoghi Effendi, publiée dans l'ordre mondial de Bahá'u'lláh, MEB 1993, page 36-37 :
Qu'il n'y ait aucun doute quant au but qui anime la loi
universelle de Bahá'u'lláh... Elle n'ignore pas, ni ne veut supprimer la diversité due aux origines ethniques, au climat, à l'histoire, aux langues et aux traditions, aux manières de penser et aux coutumes qui différencient les peuples et nations du monde... Son mot d'ordre est : l'unité dans la diversité, ainsi que 'Abdu'l-Bahá Lui-même l'a expliqué :
" Observez les fleurs d'un jardin... la diversité des tons, des tailles et des formes enrichit et pare le jardin, rehaussant l'impression qu'il produit... "
Cependant, cela ne veut pas dire qu'une future société bahá'ie doit préserver toutes les traditions et pratiques. Certaines pratiques sont en conflit avec la loi bahá'ie, comme la polygamie ou l'usage de boissons alcoolisées dans certaines occasions, telles les naissances d'enfants, les mariages, les funérailles et les cérémonies d'initiation. De telles pratiques devraient évidemment être abandonnées et les amis devraient faire tout leur possible pour changer leur anciennes habitudes et suivre le chemin de Bahá'u'lláh.
De plus, la pratique de l'excision ou de la circoncision des filles qui fait partie des rites d'initiation de certaines tribus est contraire à l'esprit des enseignements bahá'is...
(19 juillet 1984, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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La question de l'excision et de l'infibulation des filles et des femmes fut d'abord posée à la Maison Universelle de Justice en 1984 par quelques assemblées spirituelles nationales d'Afrique. Par la suite, la même question fut posée par un croyant qui aborda également le sujet de la circoncision masculine. En réponse, la Maison de Justice affirma qu'aucune référence à l'excision féminine n'a été trouvée dans les Ecrits, mais que cette pratique est tout à fait contraire à l'esprit des enseignements bahá'ís. Elle semble être une très ancienne pratique, retranchée derrière la tradition et largement pratiquée par quelques tribus et peuples d'Afrique, de même que chez les pays voisins. Les institutions bahá'íes devraient donc faire preuve de patience et de persévérance, sachant qu'elles ont le devoir d'amener les croyants à abandonner cette pratique par un programme d'éducation soutenu basé sur les principes spirituels et de solides informations scientifiques.
La Maison de Justice a remarqué un intérêt croissant de l'administration médicale, en Afrique et ailleurs, pour les diverses méthodes et les conséquences néfastes des opérations impliquées dans une telle mutilation génitale. De même, une attention croissante est accordée à cette question par les gouvernements, organisations, et experts de la médecine et des sciences sociales.
L'attitude générale de la Foi face aux pratiques traditionnelles des divers peuples est exprimée dans ces propos de Shoghi Effendi, publiés dans "The World Order of Bahá'u'lláh", pages 41-42:
Qu'il n'y ait aucun doute quant à l'objectif de la loi universelle de Bahá'u'lláh... Elle n'ignore ni ne tente de supprimer la diversité des origines ethniques, de climat, d'histoire, de langue et de tradition, de pensée et de coutume, qui différencient les peuples et les nations du monde... Son slogan est l'unité dans la diversité telle que 'Abdu'l-Bahá l'a lui-même expliqué :
"Considérez les fleurs d'un jardin... La diversité des couleurs et des formes enrichit le jardin, l'embellit et rehausse son éclat..."
Quant à la question de la circoncision masculine, les passages suivants sont extraits de deux lettres écrites de la part du Gardien:
Aussi en ce qui concerne la pratique de la circoncision : les enseignements ne font aucune référence à cette question, et par conséquent elle n'est pas imposée aux croyants.
(Lettre datée du 14 décembre 1940 à une assemblée spirituelle nationale)
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Il ressort de ces déclarations qu'aucun bahá'i n'a le droit de critiquer des parents bahá'is qui prennent la décision de faire circoncire leurs enfants mâles. Il est clair, d'après ce qui a été dit ci-dessus, que l'attitude bahá'ie fait une grande distinction entre la circoncision des hommes et l'excision des femmes.
L'abolition de l'excision des femmes ne sera pas une tâche facile car il s'agit d'une pratique tellement ancienne et avec des implications émotionnelles et sociales tellement profondes. Seule l'acceptation sincère de l'autorité de la révélation de Bahá'u'lláh est susceptible d'engendrer la conviction et le courage nécessaires pour opérer des changements dans de larges secteurs de la population. D'où l'insistance par la Maison universelle de justice sur l'approfondissement de la compréhension de la Foi par les croyants, et la mise en place par les institutions de la Cause d'un programme qui les détourne de cette pratique avec patience et persévérance.
(2 janvier 1992, écrit de la part de la Maison universelle de justice à l'Office d'information publique, Haïfa)
4.5 Forces surnaturelles, esprits malins, sorcellerie et autres pratiques
Dans un certain nombre de pays d'Afrique et dans beaucoup d'autres parties du monde, des pratiques comme la magie noire, le fétichisme, la sorcellerie et le vaudou, et la croyance que ces forces et ceux qui s'en servent peuvent exercer une influence néfaste sur la vie d'une personne font fréquemment partie des cultures traditionnelles. La Maison universelle de justice définit la perspective bahá'ie sur ce sujet et donne des conseils sur la façon de se protéger contre l'influence potentiellement négative du pouvoir du mal et d'autres phénomènes de ce genre.
La Maison de justice affirme que l'influence de ces phénomènes surnaturels dépend de la conviction que l'on a, même à un niveau inconscient, que d'autres personnes peuvent influencer l'esprit d'un individu, et elle assure que chacun a le pouvoir de se libérer de l'assujettissement à ces forces. En approfondissant les enseignements de Bahá'u'lláh, les bahá'is en viendront à reconnaître que ces forces négatives n'ont pas de véritable réalité. De plus, il est demandé aux Assemblées spirituelles de détourner progressivement les croyants des illusions et des pratiques qui peuvent nuire à leur bien-être spirituel et matériel, en les encourageant à éviter de s'adonner à de telles pratiques et en renforçant leur confiance dans le pouvoir protecteur de la Foi bahá'ie.
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L'Assemblée spirituelle locale a écrit que le fétichisme est largement répandu dans la région et on pense que les difficultés assaillant Mme ...proviennent de l'utilisation de cette magie...
Nous sommes sûrs que votre Assemblée spirituelle nationale est consciente de ce problème et qu'elle essaie d'éduquer les amis, non seulement pour qu'ils évitent de telles pratiques mais aussi qu'ils refusent de se laisser influencer par elles. Dans vos efforts pour éduquer les amis sur ces sujets, vous pouvez partager avec eux des citations telles que les suivantes, extraites des Ecrits de 'Abdu'l-Bahá :
Quand à la question des esprits malins, des démons et des monstres, toutes les références qui y sont faites dans les Ecrits saints ont une signification symbolique. Ce qui est couramment connu du grand public n'est que pure superstition.
Il est sûr et certain que le "Le Plus Grand Nom" exerce une influence tant dans le domaine physique que spirituel...
Ce qui est important c'est que votre Assemblée spirituelle nationale garde à l'esprit la nécessité d'approfondir les amis dans leur connaissance des Enseignements, de renforcer leur confiance et leur foi en la cause de Dieu pour ce jour et d'enrichir et d'illuminer leur vie spirituelle.
(13 juillet 1972, de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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En réponse à ceux qui peuvent vous interroger sur la position de votre religion au sujet des démons, vous pouvez dire sans hésitation que les enseignements bahá'is rejettent le concept de satan ou du diable comme être réel opposé à Dieu, mais pour les bahá'is, ce terme fait allusion aux incitations du moi et du désir et au côté ténébreux de la nature humaine.
(13 février 1974, de la Maison universelle de justice à un croyant)
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Il est clair que lorsque 'Abdu'l-Bahá et Shoghi Effendi mettaient les croyants en garde de ne pas se mêler de phénomènes paranormaux, ils pensaient à ces forces qui, selon les spirites, découlent d'effort exercé délibérément par des individus dans le but d'entrer en communication avec les défunts.
(13 juin 1982, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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La Maison de justice réalise parfaitement qu'il existe à Trinité et Tobago de nombreux cas d'individus qui subissent l'influence néfaste des talents paranormaux d'autres personnes. On observe ce phénomène dans beaucoup d'endroits du monde... Ce qu'il est important que les bahá'is comprennent c'est que l'influence de tels 'talents' dépend de la conviction, même inconsciente, de la personne affectée et, de même, le pouvoir des 'prêtres' de vaincre cette influence découle également du fait que la victime est convaincue que c'est le 'prêtre' qui pourra l'aider...
Les bahá'is reconnaissent que le mal est négatif et qu'il n'a pas d'existence en soi, mais cela ne veut pas dire que le mal n'a pas de pouvoir. Bahá'u'lláh et 'Abdu'l-Bahá ne nous mettent-ils pas continuellement en garde contre l'infection spirituelle des briseurs de l'Alliance ? Dans une de ses Tablettes, 'Abdu'l-Bahá a écrit :
...Si vous cherchez l'immunité contre l'empire des forces du monde contingent, accrochez le Plus Grand Nom chez vous, portez au doigt une bague, placez la photo 'Abdu'l-Bahá chez vous et récitez toujours les prières que j'ai écrites. Alors vous verrez l'effet merveilleux que cela produira. Ces soi-disant forces se révéleront être des illusions et seront balayées et exterminées.
Dans une lettre du 26 novembre 1939, écrite à un croyant de la part du Gardien, nous trouvons ce qui suit :
Des forces du mal peuvent bien prendre le contrôle de notre vie, mais il est en notre pouvoir de nous en libérer et de ne pas les laisser nous assujettir.
Il y a donc des actions spécifiques que les bahá'is peuvent prendre lorsqu'ils sont confrontés au genre de situation que vous décrivez, mais la principale façon de les surmonter est d'approfondir les enseignements de Bahá'u'lláh afin qu'ils en viennent à reconnaître que ces forces négatives n'ont pas de véritable réalité.
Un des pèlerins bahá'ís occidentaux qui interrogea 'Abdu'l-Bahá sur le pouvoir exercé par les âmes malveillantes qui sont passées dans l'autre monde, nota la réponse qu'il lui fit : "Ces âmes malveillantes qui sont décédées ne peuvent exercer aucun pouvoir sur les gens. Le bien est plus fort que le mal, et déjà quand elles étaient en vie, elles avaient très peu de pouvoir. Elles en ont encore bien moins après leur mort..."
De même, dans une lettre écrite le 18 janvier 1951 à un croyant de la part de Shoghi Effendi, il est écrit : "Vous ne devriez pas craindre que qui que ce soit influence votre esprit. Même quand nous voulons saisir les pensées de ceux que nous aimons le plus, nous n'y arrivons pas, les autres peuvent donc encore moins réussir à pénétrer notre esprit."...
A propos de votre requête pour que le problème soit résolu, nous sommes chargés de vous dire que l'approche est double. Elle implique d'éduquer les amis, d'approfondir leur compréhension des Ecrits et leur confiance dans le pouvoir de la Cause, et de les détourner progressivement de ces illusions et pratiques qui peuvent nuire à leur bien-être spirituel et matériel.
Vous êtres encouragés à réfléchir aux conseils contenus dans la déclaration suivante écrite de la part du bien-aimé Gardien à un croyant qui était troublé par des questions semblables bien que non identiques à celles qui concernent les amis de Trinité et Tobago :
Nous devons utiliser les Ecrits des Prophètes comme notre étalon. Si Bahá'u'lláh avait attaché la moindre importance aux expériences occultes, à la vision d'auras, à la perception de voix mystiques; s'il avait cru que la réincarnation était un fait, Il aurait mentionné toutes ces choses dans ses Enseignements. Le fait qu'il les ait passées sous silence montre que pour Lui, elles n'avaient soit aucune importance, soit aucune réalité et ne valaient donc pas la peine de prendre le temps de l'Educateur divin de la race humaine.
Nous devons détourner le visage de ces choses et le diriger vers l'application véritable de ses Enseignements dans notre vie de tous les jours, à travers notre administration bahá'ie, et dans nos contacts avec les autres et les exemples que nous donnons.
(30 août 1984, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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Les enseignements bahá'is déclarent qu'il n'y a pas de force du mal en tant que telle dans le monde. Toutefois, il y a des forces négatives qui sont décrites comme néfastes et qui peuvent influencer un individu de façon négative. Il est rassurant de constater que dans une lettre écrite à un croyant le 26 novembre 1939, de la part du Gardien, on trouve la déclaration suivante :
Des forces du mal peuvent bien prendre le contrôle de votre vie, mais il est en notre pouvoir de nous en libérer et de ne pas les laisser nous assujettir.
Avec la venue de Bahá'u'lláh, le croyant dispose de pouvoirs spirituels illimités qui peuvent appuyer ses efforts pour se libérer d'influences néfastes... En ayant recours à la prière, en consultant les institutions bahá'ies et en obéissant à leurs instructions, de même qu'en participant de tout coeur à la vie de la communauté bahá'ie, un croyant peut recevoir sa part de l'esprit vivifiant et salutaire diffusé dans le monde avec la venue de la Manifestation.
(24 mars 1988, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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...Vous demandez des conseils concernant les réponses à donner aux questions qui vous sont posées au sujet des astrologues africains traditionnels et des soi-disant 'esprit malins'. Nous sommes chargés de transmettre ce qui suit.
Les bahá'is devraient être encouragés à préserver l'identité que leur donne leur héritage culturel pourvu que les activités concernées ne contreviennent pas aux principes de la Foi. Lorsque ces activités ne sont pas en accord avec les enseignements de la Foi et sont implantées depuis des siècles dans les communautés, leur abandon par les bahá'is est un processus graduel et demande du temps et de la patience. Toute mauvaise habitude héritée d'anciennes traditions culturelles est surmontée par une plus grande attraction spirituelle. A mesure que les nouveaux croyants sont de plus en plus attirés par Bahá'u'lláh et ses Enseignements, ils sont plus à même de se détourner avec assurance de coutumes anciennes qui sont en désaccord avec ses Enseignements.
(28 octobre 1990, de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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Les informations disponibles au Centre mondial bahá'i indiquent que le terme "vaudou" fait généralement référence à une variété de pratique qui incluent souvent la sorcellerie, l'évocation supposée des esprits, des rituels compliqués et des sacrifices d'animaux. Si rien dans les Ecrits bahá'is ne traite spécifiquement de l'ensemble des croyances et des pratiques qui constituent le vaudou, les bahá'is peuvent facilement utiliser les textes qui font autorité dans la Foi comme critères pour évaluer les différents éléments du vaudou. A cet égard, vous trouverez utile d'examiner la section du livre Lights of Guidance portant sur les phénomènes paranormaux (Edition révisée, 1988, p. 512-522), en plus des livres tels que Les leçons de St Jean d'Acre.
4.6 Formes traditionnelles de guérison et guérisseurs traditionnels
Dans ses réponses aux questions sur les formes traditionnelles de guérison et les activités de guérisseurs traditionnels, la Maison universelle de justice définit la perspective bahá'ie concernant les traitements médicaux. Si la Foi bahá'ie ne soutient aucune école particulière de théorie ou de pratique médicale, elle enjoint les croyants à consulter des praticiens compétents ayant reçu une formation scientifique, cela n'exclut pas nécessairement les guérisseurs traditionnels qui sont passés par une formation rigoureuse dans leur métier.
Les bahá'is sont libres de décider quel médecin consulter mais ils doivent aussi faire attention de ne pas franchir 'une ligne de démarcation importante existant entre une pratique médicale peu orthodoxe et le pur charlatanisme ou la superstition'. Dans les conseils qu'elles donnent aux croyants sur ces questions, il est recommandé aux Assemblées spirituelles de faire la distinction entre les remèdes qui sont prescrits comme simples remèdes thérapeutiques et quelques choses qui est pris comme faisant partie d'un rituel religieux ou fétichiste. Quand aux bahá'is qui sont des guérisseurs traditionnels, s'il est reconnu que certains individus ont le don de guérir, de telles personnes sont encouragées à ne pas attribuer ces pouvoirs à la Foi, et elles doivent s'abstenir de certaines pratiques, comme celles qui impliquent la communication avec l'esprit des défunts, qui sont incompatibles avec les enseignements bahá'is.
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Dans le Kitáb-i-Aqdas, Bahá'u'lláh a déclaré : "En cas de maladie, consultez des médecins compétents, nous n'avons pas rejeté l'usage des moyens matériels; au contraire, nous l'avons confirmé par cette Plume dont Dieu a fait l'aurore de sa Cause glorieuse et resplendissante." Les secrétaires du Gardien ont transmis ses conseils sur ce point dans de nombreuses lettres écrites à des croyants, dans des passages tels que : "...référez-vous à des médecins compétents et conformez-vous à leurs décisions avisées"; "...consultez toujours des médecins compétents et consciencieux et suivez leurs traitements..." et "...consultez les meilleurs médecins...des docteurs qui ont étudié un système de médecine scientifique." Donc l'obligation de consulter un médecin et de distinguer entre des docteurs qui sont bien formés dans les sciences médicales et ceux qui ne le sont pas est clairement énoncée, mais la Foi ne devrait pas être associée avec une école particulière de théorie ou de pratique médicale. Chaque croyant est libre de décider pour lui-même quels docteurs consulter, tout en gardant à l'esprit les principes énoncés ci-dessus.
(11 juillet 1978, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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1. Comme vous le faites remarquez, l'acceptation d'un système de médecine dit "scientifique" peut varier d'un pays à l'autre. Cependant, les amis devraient être libres de faire leur propre choix en la matière, dans la mesure où ils n'enfreignent pas la loi de leur pays en administrant ou en suivant un traitement qui est contraire à la loi.
...
4. Comme indiqué dans le point 1 ci-dessus, un croyant est libre de suivre la forme de
guérison qu'il préfère, même si elle n'est pas reconnue officiellement, à condition qu'en ce faisant, il ne viole pas les lois de son pays.
5. Le soi-disant "don de guérison' est un talent donné par Dieu, comme Shoghi Effendi l'a expliqué. Rien dans les Ecrits n'empêche les amis de découvrir s'ils ont un tel don, soit par eux-mêmes, soit avec l'aide d'experts s'ils le souhaitent. Vous avez raison, un bahá'i est libre d'exercer de tels pouvoirs tant qu'il ne les attribue pas à la Foi ou à Bahá'u'lláh; de même, les bahá'is sont libres d'accepter de se faire soigner par des individus qu'ils estiment doués d'un tel don.
(13 juin 1982, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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Concernant l'utilisation d'herbes curatives traditionnelles, toute herbe connue pour ses effets médicinaux peut certainement être utilisée par les amis, et ceux qui administrent de tels médicaments devraient être entièrement libres d'exercer leur profession, Cependant, il faut garder à l'esprit que ceci est différent des pratiques fétichistes traditionnelles qui impliquent la communication avec l'esprit des défunts.
(23 décembre 1991, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
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La Maison universelle de justice nous a demandé de répondre à votre lettre...dans laquelle vous demandez des conseils quand à l'autorisation pour un bahá'i d'utiliser du peyotl, selon les instructions d'un guérisseur indigène américain, et si un tel praticien 'pourrait être considéré, dans certaines circonstances ou par certaines personnes comme un médecin praticien légitime', dans quel cas, sa prescription d'utiliser du peyotl représenterait probablement le genre de conseils professionnels mentionnés par le Gardien comme étant des "conseils d'un médecin compétent et consciencieux".
La Maison de justice ne souhaite pas faire de commentaire sur les qualifications médicales de tels guérisseurs indigènes américains. Cependant, elle est au courant du fait que le peyotl est habituellement prescrit non pas comme simple remède thérapeutique, mais comme faisant partie d'un rituel religieux dans lequel il jour le rôle d'un sacrement, tout comme le vin sacramentel est utilisé dans la messe catholique romaine. En effet, on dit que ceux qui suivent ce rituel font fréquemment le parallèle entre les deux pratiques. Si tel est le cas, il est clair qu'il n'est pas permis à un bahá'i d'utiliser du peyotl d'une telle façon, quelle que soit la personne qui le prescrit, puisque cela impliquerait l'acceptation des doctrines de l'Eglise indigène américaine...
La déclaration définissant les praticiens de la santé d'un point de vue bahá'i est donné dans une lettre écrite à un croyant, le 8 juin 1948, de la part du Gardien : "Dans son Plus Saint Livre ( l'Aqdas), Bahá'u'lláh dit de consulter les meilleurs médecins, en d'autres termes, des docteurs qui ont étudié un système de médecine scientifique." Il ressort clairement d'autres déclarations faites par le Gardien, de même que des pratiques Bahá'u'lláh, du Maître et du Gardien lui même, que par 'système scientifique de médecine', il ne limitait pas le choix aux théories médicales prédominantes dans les pays occidentaux. Par conséquent, la Maison de justice n'exclut pas le recours à des guérisseurs indigènes traditionnels qui sont souvent passés par un apprentissage rigoureux de leur métier. Il existe néanmoins une ligne de démarcation importante entre une pratique médicale peu orthodoxe et le pur charlatanisme ou la superstition, et nous devons faire attention de ne pas la franchir.
En ce qui concerne spécifiquement l'usage du peyotl, la Maison de justice croit comprendre qu'à l'heure actuelle, la loi aux Etats-Unis interdit son utilisation, pour quelque usage que ce soit. Si tel n'est pas le cas, ou si à l'avenir il devenait légalement possible de prescrire le peyotl pour des raisons médicales, vous devriez vous référer une nouvelle fois à la Maison de justice pour davantage d'éclaircissement.
(17 juin 1994, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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La Maison Universelle de Justice a reçu votre lettre... demandant son avis concernant vos questions au sujet de ces amis qui s'obstinent à pratiquer la médecine traditionnelle en attribuant leur pouvoir de guérison à Bahá'u'lláh ou à la Foi, et nous avons été chargé de vous transmettre les commentaires suivants...
Nous attirons votre attention sur quelques citations traitant de la guérison, extraites de lettres écrites de la part de Shoghi Effendi, lesquelles vous sont peut-être familières:
En ce qui concerne votre question sur la guérison : bien qu'il n'y ait aucune objection à aider les autres à retrouver la santé, il ne pense pas que vous devriez associer le nom bahá´í à votre travail, car cela crée une fausse impression; nous n'avons pas de "guérisseurs bahá´ís" comme chez les chrétiens scientistes et diverses autres sectes. Vous êtes un bahá´í et vous êtes un guérisseur, et il s'agit là de deux choses différentes.
(D'une lettre datée du 13 décembre 1945 écrite de la part de Shoghi Effendi à un croyant)
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Le Gardien ignore tout de votre méthode de guérison, et ne désire pas examiner cette question dans les détails, car il n'a pas de temps à consacrer à de tels sujets. Mais pour vous guider il peut établir certains principes généraux : il n'existe ni de guérisseur bahá'í ni d'un type bahá'í de guérison. Dans son Livre Le Plus Saint (l'Aqdas), Bahá'u'lláh dit de consulter les meilleurs médecins, autrement dit, des médecins qui ont été formés à un système médical scientifique; Il ne nous a jamais fait croire qu'Il nous guérirait par le moyen des "guérisseurs", mais plutôt par la prière et avec l'aide de la médecine et de traitement approuvés.
Maintenant, tant que votre façon de guérir n'est pas opposée à ces principes, et tant que vous ne tentez pas de remplacer un médecin en cherchant à guérir les autres, mais que vous essayez simplement de les aider par des suggestions constructives -- ou quel que cela soit -- et que vous n'associez pas cette aide au fait d'être un canal de la grâce de Bahá'u'lláh, le Gardien ne voit pas de mal à ce que vous continuiez à le faire. Mais vous devez en toute conscience décider si, étant donné ce qui précède, vous êtes vraiment en droit de continuer. Il priera pour que vous soyez guidé et pour votre bonheur.
(D'une lettre datée du 8 juin 1948 écrite de la part du Gardien à un croyant)
Il est peut-être compréhensible qu'un bahá'í, souvent peu approfondi, sentant en lui-même un don particulier, puisse, par amour, attribuer ce pouvoir à la Foi, surtout si ce phénomène ne peut s'expliquer scientifiquement.
L'assemblée devrait traiter de telles personnes avec délicatesse, leur conseiller de ne pas confondre leurs actes avec des pratiques bahá'íes, et être indulgente, à moins que leurs actions soient opposées aux enseignements, ou qu'elles soient illégales ou immorales. Le point clé à observer dans cette situation est la distinction importante entre le cas d'un individu qui prétend que son inspiration vient de Bahá'u'lláh, qui est probablement la conséquence d'une conviction sincère, auquel cas des conseils fermes mais chaleureux s'imposent, et celui d'un individu qui commet un acte d'immoralité flagrante, conteste l'autorité de l'Alliance, ou encore la violation d'un principe administratif de la Foi, qui sont de loin plus pernicieux et qui nécessitent une interdiction directe sous forme de sanctions. En gardant ceci à l'esprit, il serait peut-être souhaitable que vous attiriez l'attention de cette personne sur les directives du bien-aimé Gardien, en évitant toutefois de donner trop d'importance à cette question ou d'en faire une affaire.
Une approche également utile serait d'informer les bahá'ís d'une manière générale sur ces exhortations, sans toutefois pointer du doigt, de façon à élever le niveau de conscience. De cette façon, la communauté dans son ensemble atteindra une plus grande maturité au regard de telles pratiques.
(9 janvier 1996, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
4.7 Chefs de tribus et chefs coutumiers
La Maison universelle de justice envisage un rôle important pour les chefs de tribus et les chefs coutumiers au sein de la communauté bahá'ie et elle donne des directives pour permettre aux Assemblées spirituelles d'aider ces individus distingués à remplir leurs responsabilités de la façon la plus appropriée.
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La Maison universelle de justice a examiné votre lettre du...demandant jusqu'à quel point l'influence d'un chef de tribu peut s'exercer sur la population une fois qu'il est devenu bahá'i, et nous avons été chargés de vous transmettre ce qui suit : Evidemment, quoiqu'il fasse par ailleurs, un croyant ne peut pas se mêler de politique, mais la Maison universelle de justice ne voit pas d'objection à ce que M... convoque une réunion dans le but d'user de son influence en tant que chef pour exhorter les gens à examiner la vérité des enseignements de Bahá'u'lláh.
(10 mars 1980, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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S'il va de soi que les chefs coutumiers ont droit au respect et à la courtoisie des amis bahá'is, votre Assemblée doit s'assurer de familiariser complètement ceux qui embrassent la Foi avec ses enseignements fondamentaux, et ce avec sagesse et patience, pour qu'ils finissent par reconnaître l'esprit et l'autorité de l'Ordre administratif que Bahá'u'lláh a ordonné.
(13 octobre 1987, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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La Maison universelle de justice a reçu votre lettre du... demandant des conseils au sujet de l'application des lois sur le mariage en ce qui concerne les chefs coutumiers. Nous sommes chargés de vous transmettre ce qui suit.
La Maison universelle de justice vous recommande d'informer les chefs coutumiers qui deviennent bahá'is, de la loi du mariage qui requiert la monogamie. Il n'est pas exigé d'un chef qui a déjà plus d'une femme qu'il divorce de l'une ou de l'autre, mais il ne doit pas étendre la polygamie en prenant une épouse supplémentaire. Tout chef qui est correctement informé de la loi mais qui la viole doit être soumis aux sanctions administratives normales.
...Votre Assemblée ne doit évidemment pas se préoccuper de cette question au point de s'immiscer dans la vie personnelle d'un chef ; cependant, si vous veniez à apprendre que l'un d'entre eux viole la loi du mariage, alors des mesures appropriées doivent être prises par votre Assemblée.
(13 juin 1990, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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La Maison universelle de justice a reçu votre lettre du...
et nous sommes chargés de donner la réponse suivante à votre demande de conseils concernant le cas d'un bahá'i qui a été nommé chef coutumier de sa communauté.
Il n'y a aucune objection à ce qu'il accepte cette position, à condition qu'il ne s'engage pas dans la politique partisane. Evidemment, il doit à tout moment observer et manifester les normes élevées de droiture et d'intégrité qui tiennent une place centrale dans les enseignements bahá'is.
(2 février 1993, écrit de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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La Maison universelle de justice a reçu votre lettre du ... et nous sommes chargés de vous transmettre la réponse suivante suite à votre demande de directives concernant votre nomination comme chef coutumier de votre communauté.
La Maison de justice apprécie votre désir d'utiliser votre position de façon à faire avancer les intérêts de la Cause. A notre connaissance, les Ecrits ne font aucune référence spécifique aux chefs coutumiers, à moins que l'on ne considère que les différents avertissements donnés aux rois et autres dirigeants s'appliquent également à la situation d'un chef tribal, la lettre adressée par 'Abdu'l-Bahá au peuple et aux dirigeants de la Perse et publiée dans le secret de la civilisation divine, serait particulièrement instructive. Le plus important est bien sûr d'observer et de manifester à tout moment les normes élevées de droiture et d'intégrité qui tiennent une place centrale dans les enseignements bahá'is et d'éviter tout ce qui pourrait être interprété comme étant un engagement dans la politique partisane.
(9 mai 1993, écrit de la part de la Maison universelle de justice à un croyant)
4.8 Le statut de la femme
La Maison universelle de justice attire l'attention sur l'importance de rehausser le statut de la femme et d'encourager le soutien actif des hommes dans cette entreprise. A cette fin, la Maison de justice souligne qu'il est important que la communauté bahá'ie d'Afrique donne aux filles et aux femmes la possibilité de recevoir une éducation et une formation, afin de leur permettre d'occuper la place qui leur revient dans la communauté. Elle souligne également la contribution des femmes au développement social, et précise que les femmes doivent être invitées, comme partenaires égales des hommes, à prendre les décisions en consultation et guider le progrès de leurs communautés bahá'ies.
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La Maison de justice a précisé que la réalisation de l'égalité totale entre les hommes et les femmes est vitale à l'établissement de la paix mondiale. Les efforts entrepris par la communauté bahá'ie pour rehausser le statut de la femme dans les pays en voie de développement sont encore incomplets à ce jour. Cependant, au fur et à mesure que les activités des femmes augmenteront au sein de la Foi bahá'ie, le rôle joué par les femmes dans l'établissement de la paix mondiale apparaîtra de façon plus évidente.
(24 janvier 1991, écrit de la part de la Maison universelle de justice à deux croyants.)
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La contribution des femmes au développement social, économique et culturel est de la plus haute importance. En tant que première éducatrice des enfants, les femmes doivent être elles-mêmes éduquées et recevoir des cours d'alphabétisation. Que ce soit en tant qu'épouses et mères, membres d'une profession, paysannes, gardiennes de la santé et du bien-être des familles ou membres des institutions administratives bahá'ies, les femmes doivent être invitées, comme partenaires égales des hommes, à prendre les décisions en consultation et à guider le progrès de leur communauté.
Nous avons confiance en votre capacité de mettre en marche des processus de développement et des modèles de vie qui, émanant des communautés bahá'ies, exerceront des effets salutaires sur la destinée des nations. Inspirés et fortifiés par l'aide et le pouvoir vivifiant de la parole de Dieu, les bahá'is d'Afrique peuvent choisir de jouer un rôle majeur dans l'amélioration du sort de leur continent tout entier. Soyez assuré de nos prières sincères au Seuil sacré pour que cette conférence soit un centre d'illumination spirituelle qui inspirera les amis à redoubler d'efforts pour assurer l'engagement sans entrave et systématique des femmes dans le travail vital de la Cause.
(9 octobre 1991, de la part de la Maison universelle de justice aux participants à la Conférence internationale des femmes au Nigeria).
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La communauté bahá'ie de... nous est chère et au cours des années, elle s'est distinguée de ses communautés soeurs en Afrique par ses activités d'enseignement et de proclamation intensives, ainsi que par sa grande expérience dans le lancement et le suivi de projets de développement économiques et sociaux. Il nous semble que les buts établis dans votre Plan soient ceux qui conviennent pour bâtir sur les acquis réalisés par votre communauté au cours du plan de six ans, et donneront un élan positif au développement de l'Expansion et de la consolidation de la Cause dans ce pays bien-aimé. Nous avons été très heureux de noter le nombre de buts consacrés à assurer l'enrichissement spirituel des femmes de votre communauté et ainsi les aider à prendre la place qu'il leur revient à l'avant-garde de vos activités.
(13 avril 1993, de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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La sérieuse insuffisance de plans et de programmes pour éduquer le peuple d'Afrique pose un défi particulier aux disciples de Bahá'u'lláh sur ce continent, car Il a insisté sur l'importance de l'éducation pour tous ; et il faudrait que gens apprennent au moins à écrire et à lire. L'éducation dont parle Bahá'u'lláh comprend des aspects à la fois spirituels et matériels. Le manque d'une telle éducation affecte la capacité des gens à accomplir un véritable progrès. Cette question devrait être du plus grand intérêt pour tous les segments de la communauté. Les parents ont une responsabilité spéciale de s'assurer que leurs enfants, à la foi les garçons et les filles, reçoivent une éducation ; et ils doivent veiller à ce que leurs filles ne soient pas laissées de côté, puisque des filles bien éduquées sont une garantie de l'excellence de la société future ; en fait, si nécessaire, c'est à leur éducation qu'il faudrait donner la préférence. Etroitement lié à ce souci est le principe de l'égalité des hommes et des femmes enseigné par Bahá'u'lláh.
Il est également fort souhaitable que les adultes, à la fois les hommes et les femmes, qui sont illettrés, participent à des programmes d'alphabétisation, afin que peu à peu tous les bahá'is puissent par eux-mêmes lire la parole de Dieu. La communauté bahá'ie n'est pas complètement équipée pour entreprendre ce que les autorités responsables ont négligé de faire pour assurer l'éducation des gens ; toutefois, nous exhortons les institutions bahá'ies à tous les niveaux à accorder leur attention à ces besoins critiques, dans la mesure où la situation le permet.
Quelles actions spécifiques, vous demandez-vous peut-être, indiqueraient que vous satisfaisiez à l'exigence fondamentale du Plan en Afrique ? Une réponse comprendrait la mention de ce qui suit...
...Multipliez les plans et les programmes pour rehausser le statut des femmes et encourager le soutien actif des hommes dans de tels efforts.
(21 avril 1996, de la part de la Maison universelle de justice aux disciples de Bahá'u'lláh en Afrique)
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Les activités que vous avez programmées pour promouvoir l'éducation bahá'ie des enfants et des jeunes, pour instruire les femmes et renforcer la vie familiale sont vraiment dignes d'éloge, et à mesure qu'elles se développeront plus complètement, elles contribueront beaucoup à amener des familles à embrasser la Foi, ce qui, comme vous le savez, est l'une des actions spécifiques présentées par la Maison universelle de justice dans son message de Ridván aux bahá'is d'Afrique.
(15 janvier 1997, de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)
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La Maison universelle de justice s'est réjouie de recevoir en rapport... de votre Comité national pour l'émancipation des femmes concernant les activités tenues du 2 au 8 mars dans le cadre de la journée internationale des femmes. Elle a noté avec intérêt le travail patient effectué par votre comité pour proclamer l'importance de l'égalité et de l'éducation des femmes.
Les efforts du comité sont hautement louables et il devrait être encouragé à continuer, sans dévier de son but, d'impliquer les amis dans des activités qui élèveront le statut de la femme en Ouganda. Une augmentation des programmes destinés à rehausser le statut de la femme et un encouragement du soutien actif des hommes dans cette entreprise sont des actions spécifiques que la Maison de justice a enjointes dans son message de Ridván 153 aux disciples de Bahá'u'lláh, et il faut espérer que les membres du comité, dont les efforts individuels sont d'une importance capitale, continueront à s'efforcer d'atteindre leurs buts.
(25 mai 1998, de la part de la Maison universelle de justice à une Assemblée spirituelle nationale)